Lorsque l'on accompagne au quotidien une personne âgée ou en situation de handicap, il est souvent difficile de savoir, seul, quelles aides seraient les plus adaptées à sa situation — et à la vôtre. Des évaluations professionnelles existent pour faire le point sur les besoins médicaux, les besoins d’accompagnement, mais aussi sur votre propre situation d’aidant.
Faire évaluer les besoins médicaux
Pour un proche âgé en perte d’autonomie
Avec l’âge, certaines pathologies ou une fragilité croissante peuvent rendre le quotidien plus difficile à gérer. Pour bien accompagner un proche âgé, il est essentiel d’identifier avec précision ses besoins médicaux : soins infirmiers, suivi régulier par un médecin traitant ou un gériatre, séances de kinésithérapie, soins palliatifs à domicile, etc.
Cette évaluation médicale peut être initiée par le médecin traitant, un service hospitalier (en cas de sortie d’hospitalisation) ou encore une équipe mobile de gériatrie. Elle permet d’orienter vers les dispositifs adaptés : hospitalisation à domicile, SSIAD, soins coordonnés, etc.
Pour un proche en situation de handicap
Chez un enfant, un adulte ou une personne vieillissante en situation de handicap, les besoins médicaux sont très variables selon le type de handicap, son évolution et les éventuelles complications associées. Il peut s’agir de soins de rééducation (orthophonie, ergothérapie), de suivi psychiatrique ou neurologique, de soins techniques ou de soutien à la communication.
Ces besoins peuvent être évalués par le médecin traitant, un spécialiste, une équipe pluridisciplinaire d’un établissement médico-social ou une maison départementale des personnes handicapées (MDPH). L’objectif : poser un cadre clair pour l’accompagnement à domicile, les prises en charge spécialisées ou l’orientation vers un établissement adapté.
Faire évaluer mes besoins et ceux de mon proche
Au-delà des soins médicaux, vivre avec une perte d’autonomie ou un handicap implique des ajustements multiples : dans l’habitat, l’organisation familiale, les temps de répit, ou encore l’équilibre psychologique. Des professionnels sont là pour vous aider à faire le point sur la situation de votre proche, mais aussi sur la vôtre.
Cette évaluation globale prend en compte les difficultés rencontrées, mais aussi les habitudes de vie, les souhaits exprimés et les ressources existantes. Elle peut mener à différentes propositions :
- Des prestations d’aides à domicile pour les gestes du quotidien (toilette, repas, ménage)
- Une adaptation du logement pour sécuriser et faciliter les déplacements
- Un placement temporaire ou permanent en établissement
- Des modes de garde adaptés au handicap de votre enfant
- Des activités de loisirs, de stimulation ou thérapeutiques
- Une aide matérielle : fauteuil roulant, lit médicalisé, téléassistance…
- Des solutions de transport adapté
- Une coordination entre les différents intervenants (infirmiers, kinés, auxiliaires, médecins…)
- Des solutions de répit pour vous permettre de souffler, partir en vacances ou reprendre une activité
- Du soutien psychologique, individuel ou en groupe, via des associations ou des professionnels
- Des aides financières : allocations, aides extra-légales, financements exceptionnels
- La mise en place d’une protection juridique si nécessaire (curatelle, tutelle…)
Ces solutions peuvent être combinées, ajustées, adaptées dans le temps. Pour cela, encore faut-il savoir à qui s’adresser.
Faire évaluer les besoins d’une personne âgée en perte d’autonomie
De nombreuses structures locales peuvent vous accompagner gratuitement dans cette démarche. Parmi elles :
- Les CLIC (Centres locaux d'information et de coordination) : spécialisés dans l’accompagnement du vieillissement, ils offrent un conseil personnalisé et des évaluations à domicile.
- Les CCAS (Centres communaux d’action sociale) : services sociaux de proximité, ils peuvent proposer un premier niveau d’évaluation et vous orienter.
- Les MDA (Maisons départementales de l’autonomie) ou MDAs : points d’entrée pour toutes les demandes liées au vieillissement ou au handicap, selon les départements.
- Les Maisons France Services : pour vous aider à constituer vos dossiers et à accéder aux bons interlocuteurs.
- Les assistantes sociales : disponibles dans votre mairie, votre caisse de retraite, votre hôpital ou certains organismes comme la CAF, elles peuvent faire le lien entre vos besoins et les dispositifs existants.
Faire évaluer les besoins d’une personne en situation de handicap
Selon l’âge de votre proche et le type de handicap, plusieurs interlocuteurs peuvent vous accompagner dans l’évaluation des besoins :
- Les Communautés 360 : dispositifs mis en place pour répondre rapidement à toute demande d’aide ou de coordination dans le champ du handicap.
- Les assistantes sociales : souvent les mieux placées pour comprendre la situation globale et orienter vers les dispositifs adaptés.
- Les services sociaux des CHU ou hôpitaux spécialisés : ils peuvent intervenir après une hospitalisation ou lors d’un suivi médical.
- Les CCAS : également compétents pour le handicap, notamment en lien avec la vie à domicile.
- Les CMP (Centres médico-psychologiques) : pour les situations de handicap psychique ou de troubles cognitifs.
- Les établissements médico-sociaux : instituts médico-éducatifs, foyers d’accueil médicalisés ou SESSAD peuvent aussi réaliser une évaluation dans le cadre d’un projet de prise en charge ou d’orientation.
Les plateformes de répit pour évaluer les besoins de l’aidant
Trop souvent, les besoins de l’aidant sont relégués au second plan. Pourtant, accompagner un proche sur le long terme demande une énergie physique et mentale importante. Les plateformes de répit (PFR) ont justement été créées pour proposer aux aidants un espace d’écoute, d’échange et d’évaluation de leurs propres besoins.
Vous pourrez y rencontrer des psychologues, des conseillers ou des travailleurs sociaux qui vous aideront à identifier les aides existantes, poser des limites, envisager des relais ou tout simplement souffler un peu. Certaines plateformes proposent aussi des ateliers, des groupes de parole, ou des séjours de répit partagés.