Majoration de l’APA en cas d’hospitalisation de l’aidant

Majoration de l’APA en cas d’hospitalisation de l’aidant

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En cas d'hospitalisation de l'aidant, une majoration peut être autorisée. Démarches, montants et conditions.

Être aidant, c’est assurer la coordination de nombreux aspects essentiels de la vie de son proche en perte d’autonomie. Organisation des soins, gestion des rendez-vous médicaux, coordination avec les services d’aide à domicile, administration des démarches sociales et financières… L’aidant est souvent le pilier sur lequel repose tout l’équilibre de la personne accompagnée. Lorsqu’un imprévu survient, comme une hospitalisation, c’est toute cette organisation qui est chamboulée, menaçant la continuité de l’accompagnement. Pour pallier cette difficulté et éviter une rupture dans l’aide apportée au proche, une majoration de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) peut être mise en place. Cette aide financière permet d’assurer une prise en charge renforcée le temps de l’absence de l’aidant, garantissant ainsi un relai temporaire adapté à la situation.

Qu’est-ce que l’APA et en quoi consiste sa majoration ?

Définition de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie)

L’APA est une aide financière, destinée aux personnes âgées en situation de perte d’autonomie. Cette allocation est attribuée aux personnes âgées selon leur niveau de dépendance, évalué à l’aide de la grille AGGIR. Seules les personnes classées avec un niveau de perte d’autonomie compris entre les GIR 1 à 4 peuvent y prétendre. Il existe deux types d’APA, l’APA à domicile dont l’objectif est de permettre le maintien à domicile ou l’APA en établissement qui permet de financer une prise en charge en structure adaptée (EHPAD, résidence autonomie). Elle est attribuée par le conseil départemental et son montant est calculé en fonction des besoins du bénéficiaire et de ses ressources financières.

La majoration de l’APA en cas d’hospitalisation de l’aidant

Lorsqu’un aidant familial principal est hospitalisé, une majoration de l’APA peut être accordée afin d’assurer la continuité des soins et de l’accompagnement de la personne âgée. Cette aide permet de financer des services supplémentaires de relai tels que :

  • L’augmentation des heures d’aide à domicile,
  • L’accueil temporaire en établissement,
  • Des prestations de répit

L’objectif est d’éviter toute rupture d’accompagnement et d’assurer le bien-être de la personne aidée durant l’absence de son aidant habituel.

Qui peut bénéficier de cette majoration ?

Conditions liées à l’aidant

Pour bénéficier de cette majoration, l’aidant doit :

  • Être reconnu comme le soutien principal de la personne aidée. Il peut être un membre de la famille, un ascendant, un conjoint ou toute autre personne assurant une assistance régulière.
  • Être indispensable au quotidien de l’aidé et ne pouvoir être remplacé par aucune autre personne.

À noter : l’hospitalisation de l’aidant familial peut être prévue ou survenir de manière imprévue, mais elle doit nécessiter une absence prolongée justifiant un besoin d’accompagnement renforcé.

Conditions liées à l’aidé

  • La personne aidée doit déjà être bénéficiaire de l’APA et être en situation de perte d’autonomie nécessitant un accompagnement quotidien.
  • Cette majoration est accordée lorsque la situation impose un renforcement temporaire des aides pour garantir la sécurité et le bien-être du bénéficiaire.

Demander la majoration de l’APA

Démarches administratives

La demande de majoration de l’APA doit être adressée au conseil départemental du lieu de résidence de la personne aidée. Elle doit être faite au minimum un mois avant l’entrée à l’hôpital de l’aidant via un simple courrier du demandeur en y faisant figurer :

  • La date et durée d’hospitalisation de l’aidant
  • L’aide apportée par l’aidant en détail
  • Les différentes solutions d’aides de relais souhaitées (aide à domicile, placement en établissement temporaire etc.)
  • Un justificatif de l’hospitalisation de l’aidant ou une lettre du médecin traitant doivent être joints.

Elle peut être effectuée par l’aidé, un membre de la famille, un représentant légal, parfois par un Service d’Aide à domicile ou même une Plateforme de Répit (PFR) avec l’accord de l’aidant et de l’aidé.

Évaluation par le département

  • Vérification du niveau d’aide apporté par l’aidant : Le département pourra effectuer une évaluation au domicile afin d’identifier du caractère indispensable de l’aidant auprès du proche. Les conditions et raisons d’hospitalisation seront également prises en compte pour la décision. Dans certains cas comme une chimiothérapie ou une dialyse, l’aidant peut ne plus être en mesure d'être l’accompagnateur indispensable pour pouvoir prendre soin de sa santé. Le plan d’aide peut alors être ré-évalué avec recherche d’identification d’un autre aidant principal ou de solutions de relais.
  • Évaluation des aides à mettre en place : l’évaluateur du département, prendre en compte la nature de l’hospitalisation, la durée, le temps de convalescence et les besoins de l’aidé pour définir le type d’aide qui sera apportée.

La décision doit être communiquée au plus tard huit jours avant l’hospitalisation de l’aidant. Si ce délai n’est pas respecté, le conseil départemental doit verser une majoration provisoire jusqu’à ce que le président du conseil départemental rende sa décision officielle.

Montant et versement de la majoration

Le montant de la majoration en cas d’hospitalisation de l’aidant et le processus de versement dépendent des conditions de santé de l’aidant.

  • Si les soins qu’il subit lui permettent de rester l’aidant principal et assurer l’accompagnement après : la majoration sera une aide exceptionnelle versée en plus du plan d’APA habituel. À chaque hospitalisation, une somme d’argent est prévue pour payer cette aide temporaire. Cette somme correspond à 0,9 fois la majoration pour l’aide d’une personne tierce (c’est une aide supplémentaire pour ceux qui ont besoin de quelqu’un en permanence). Mais attention, avant de donner cette somme, le département prend en compte la participation financière habituelle du bénéficiaire de l’APA (ce qu’il doit déjà payer selon sa situation).

À noter : Le plafond maximum de 1 139,94 €, établi pour cette aide peuvent ne pas couvrir toute la période où l’aidant est absent, notamment si sa convalescence est longue.

  • Si l’aidant ne peut plus assurer l’accompagnement après l’hospitalisation : Si l’aidant a besoin de soins réguliers ou d’un suivi médical long (comme une chimiothérapie ou une dialyse), la solution temporaire ne suffit pas. Dans ce cas, pas de majoration en plus, mais une révision complète du dossier et plan d’aide APA de la personne aidée pour ajouter un soutien plus stable.

À noter : Il est aussi possible de demander une APA pour l’aidant lui-même, s’il est dans une situation de perte d’autonomie.

Urgence : le cas d’une hospitalisation non programmée

Si l’aidant doit aller à l’hôpital en urgence et qu’aucune solution n’a encore été trouvée pour aider la personne qu’il accompagne, une aide financière est versée temporairement. Cette aide sert à payer l’assistance nécessaire, mais elle ne peut pas dépasser un certain montant. De plus, comme pour l’APA habituelle, une partie des frais reste à la charge du bénéficiaire selon ses moyens.

Quels types d’aides peuvent être proposées ?

Que l’hospitalisation soit programmée ou non, la majoration de l’APA peut financer des dispositifs de relais suivants, dans la limite de 0,9 fois le montant maximum de l’aide sociale appelée Majoration pour tierce personne, soit 1 139,94 € :

Alternatives et dispositifs complémentaires

Accueil de jour, hébergement temporaire et réseau d’entraide

En complément de la majoration de l’APA, d’autres solutions peuvent être envisagées. L’accueil de jour en établissement permet à la personne aidée d’être prise en charge en journée. Le recours à des associations de bénévoles ou à des réseaux d’entraide familiale peut également être une alternative efficace.

Autres aides sociales et financières possibles

Outre l’APA, d’autres aides sociales financières peuvent être mobilisées :

  • Les aides proposées par l’action sociale des caisses de retraite, mutuelles et complémentaires : beaucoup proposent des aides exceptionnelles pour financer des solutions d’aides pour les aidants familiaux et leurs proches.
  • Les aides sociales départementales : contactez votre mairie ou votre département, certains proposent également des soutiens financiers pour le maintien à domicile et la prise en charge en établissement.
  • Le crédit d’impôt : Les frais engagés pour l’emploi d’intervention d’aide à la personne peuvent, sous certaines conditions, ouvrir droit à un crédit d’impôt.
  • La PCH (Prestation de Compensation du Handicap) : Elle fait partie des aides sociales de droit commun et peut-être une solution pour les personnes en situation de handicap.

Organiser l’après-hospitalisation

Réévaluation du plan d’aide si besoin

L’hospitalisation de l’aidant peut parfois entraîner un bouleversement durable dans l’organisation de la prise en charge. Il est essentiel d’anticiper le retour à domicile en adaptant le plan d’aide, en mettant en place un suivi médical pour l’aidant et en envisageant des solutions pérennes pour éviter de nouvelles situations d’urgence. Dans certains cas, une réévaluation des droits et du dossier et plan d’aide de l’APA peut être nécessaire.

Les solutions de répit à votre disposition

Selon les besoins de l’aidant familial et ceux du proche, différentes formules peuvent être envisagées pour accorder un temps de repos à l’aidant tout en assurant une continuité dans l’accompagnement de l’aidé.

  • L’accueil temporaire en établissement : Le proche âgé peut être accueilli pour une durée déterminée dans une structure spécialisée comme un EHPAD ou en résidence autonomie : cela permet une prise en charge complète dans un cadre sécurisé.
  • L’accueil de jour : l’accueil de jour en établissement peut être une bonne option. Il permet au proche de participer à des activités adaptées et d’être encadré par des professionnels pendant une ou plusieurs journées par semaine.
  • Le relayage à domicile : Ce dispositif permet à un professionnel de prendre le relais directement au domicile, afin que l'aidant puisse se reposer sans avoir à déplacer le proche. Un intervenant formé vient prendre le relai de l’aidant.
  • L’accueil familial : des familles d’accueillants familiaux formées proposent d’héberger temporairement des personnes en perte d’autonomie et gérer l’accompagnement et la coordination des intervenants. Le proche peut profiter de la vie et des activités de famille.

Le soutien des plateformes de répit

Les plateformes de répit sont des dispositifs dédiés aux aidants, proposant :

  • Des conseils et un accompagnement personnalisé.
  • Des solutions adaptées à votre situation (accès à un psychologue, soutien administratif, groupes de parole…).
  • Une orientation vers des services d’aide et de soins à domicile.

Elles sont souvent rattachées à des structures hospitalières ou médico-sociales et permettent d’accéder à un accompagnement global après une période difficile.

Ne pas culpabiliser et penser à sa santé

Reprendre trop rapidement son rôle d’aidant après une hospitalisation peut aggraver la fatigue et la récupération de l'état de santé. Prendre du répit, ce n’est pas abandonner son proche, c’est assurer un accompagnement durable et de qualité.

Il ne faut pas hésiter à contacter les centres d’informations dédiés et proches de chez vous comme un Centre Local d’Information et de Coordination (CLIC), un Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ou une plateforme d’accompagnement des aidants (PFR) pour trouver la solution la plus adaptée à votre situation.