Faire son deuil quand on est aidant

Café Ma Boussole Aidants du 10 novembre 2022

En France, 9 personnes sur 10 sont ou ont été concernées par le deuil, et pourtant il reste encore difficile d'en parler.

• 2 français sur 5 s'isolent lors d'un deuil
• 53% déclarent avoir été heurtées par des attitudes de leur entourage
• Seuls 20% des français ont eu une prise en charge physique ou psychologique

Mais comment aborder le sujet du deuil avec ses proches ? Quels sont les mécanimses à mettre en place pour surmonter cette épreuve ? Quel est l'impact quand on a été aidant de la personne ?

Pour répondre à ces questions, nous avons échangé avec :

• Emilie Gabillet, psychologue et coordinatrice des accompagnements adultes au sein de l’association Empreintes
• Michèle BRISSET, ancienne aidante, formatrice sur les questions de fin de vie et d’accompagnement, et présidente de l'association ASDEPAL. Un grand merci aux intervenantes pour vos précieux apports !

"La personne qui a perdu un proche a besoin que l'on respecte son temps de deuil. Chacun doit le vivre à son propre rythme." Michèle Brisset, ancienne aidante, présidente de l'association ASDEPAL

 

Une fois par mois, le midi, le Café Ma Boussole Aidants propose un webinaire où professionnels et aidants échangent autour des questions que se posent les aidants, et des solutions possibles.

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Les grandes étapes du deuil

• Choc, sidération ou bien déni dans un premier temps
• Colère, incompréhension
• Manque de la personne, dépression
• Acceptation, reconstruction

Le cycle du deuil donne des repères, mais il est propre à chacun. On peut tout à fait passer une étape puis faire un retour en arrière. Une phase peut perdurer sans que cela soit anormal.

Particularité du deuil de l'aidant.e

• Plusieurs micro-deuils dans le parcours de l'aidant : la maladie, l'autonomie, le relation, le placement...
• La situation d'aide, dans certains cas, permet de se préparer au décès, de se donner des repères, et de limiter le choc émotionnel.
• Le deuil peut faire émerger des émotions ambivalentes : le soulagement et la tristesse.
• Il peut laisser pour l'aidant.e un grand vide, avec une vie à réorganiser et à reconstruire sans le proche aidé.

Pour adoucir cette période

• Être indulgent avec soi-même, on ne contrôle pas ses émotions ni le temps : chaque deuil a sa propre temportalité.
• S'écouter et identifier les ressources sur lesquelles s'appuyer pour surmonter l'épreuve (ex : j'ai une famille soudée).
• Exercer des activités réconfortantes : cuisiner, prendre soin de son corps, méditer, faire une activité créative...
• Ne pas hésiter à partager ses besoins et ressentis à ses proches, qui ne savent pas toujours comment aborder ce moment de vie.
• Si on en ressent le besoin, se faire accompagner par des professionnels : lignes d'écoute, accompagnement individuel, groupes de parole, séjours dédiés...